Résolution adopté par l'AG du CLAE
Le Clae s’investit depuis
de nombreuses années pour favoriser les relations qui unissent les résidents du
Luxembourg ainsi que sur les métissages culturels créés par ces liens. Dans un climat géopolitique international
tendu, où les identités se crispent, où tous les possibles politiques se mesurent,
nous croyons plus que jamais que travailler pour instaurer ou conserver le
dialogue entre citoyens, entre cultures, est essentiel. Ce
sont ces relations, inscrites dans des histoires, mémoires et cultures
partagées, qui pourront forger demain une société soudée, dans un pays qui
considère chacun de ses habitants comme un citoyen à part entière. Dans cette
perspective, les questions de la valorisation culturelle, l’accueil des
personnes venues en migrations et de la citoyenneté de résidence restent
fondamentales pour envisager notre devenir commun.
Depuis le 1er avril, la loi sur l’acquisition de la
nationalité luxembourgeoise a été réformée. Si cette nouvelle loi facilite les
conditions d’accès à la nationalité, notamment en baissant le délai de
résidence pour l’obtenir, l’un des plus grands changements est son ouverture au
droit du sol de première génération. Ces nouvelles mesures permettent à tout
enfant né sur le territoire luxembourgeois de parents y résidant légalement
d’obtenir la nationalité sur simple demande à la commune dès l’âge de 12 ans. L’instauration
de ce droit du sol, est, à nos yeux, un premier pas vers un changement de
conception de la citoyenneté, liée à la résidence. Il signifie également la
reconnaissance des enfants qui sont nés et ont grandit dans notre pays.
Cette avancée ne doit cependant pas masquer d’autres réalités. La
question de l’accueil des personnes venues en migrations, y compris les
personnes y trouvant refuge par une demande de protection internationale reste
critique. Aucune stratégie à long terme ne semble avoir été mise en place par
le Gouvernement et ce manque de vision pourrait, à moyen terme, amener de
nombreuses fractures au sein de la société. Le Gouvernement, par des actions et
concertations interministérielles, doit prendre conscience des défis liés à la
démographie particulière du Luxembourg et offrir à chacun un espace d’égale
participation à la société.
Au vu des réflexions qui
précèdent, l’Assemblée Générale du CLAE réunie le 27 juin s’engage
- à
continuer à œuvrer en faveur du dialogue interculturel, du métissage culturel
et de la valorisation des cultures présentes au Luxembourg dans le but de
dépasser toute crispation identitaire et permettre au Luxembourg de construire
un devenir commun. Les identités, en perpétuel mouvement, ne doivent pas être
figées par des discours, des débats, qui tendent à les enfermer dans une unicité.
- à
militer sur toutes les questions liées à l’égalité dans la société ; nous
continuerons en tant que plateforme d’associations issues de l’immigration, à
nous engager pour que toutes les questions liées à l’accueil, aux inégalités
socio-économiques, au logement, à l’éducation puissent trouver un écho et une
réponse au sein de la société civile et du monde politique. Nous insisterons
auprès de l’Etat pour que le CLAE services puisse continuer, voire renforcer le
travail qu’il effectue depuis de nombreuses années en faveur de l’accueil et de
l’orientation des personnes venues en migration.
- à
agir pour une meilleure participation et inscription des résidents de
nationalité étrangère dans la société luxembourgeoise, tant au niveau culturel,
social, économique que politique.
- à
relayer les revendications du Collectif Réfugiés, dont il est membre,
concernant l’autonomisation, l’insertion professionnelle et la scolarisation
des personnes et enfants demandeurs de protection internationale et à
s’investir pour que des mesures favorisant l’autonomie des personnes, leur
accès au marché du travail, à la formation et au logement soient politiquement
mises en place.
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