Congrès du CLAE 12 et 13 novembre 2011 (3)


Vie professionnelle et formation continue
Document N°3- CLAE

1. L’accès au travail
2. Conditions de travail
3. Formation professionnelle continue
4. Le congé linguistique
5. Egalité de traitement
6.  L’accès à la fonction publique
7. Les droits des travailleurs frontaliers
8. Les résidents de nationalité d’un pays tiers et la sécurité sociale
9. La syndicalisation des salariés de nationalité étrangère
10. Les résidents de nationalité étrangère et la création d’entreprise
11. L’employabilité des travailleurs âgés issus de l’immigration


Un contexte économique et social difficile

Depuis le 6e Congrès organisé par le Clae en 2006, le contexte économique et social a été complètement bouleversé. Nous devons faire face à une crise structurelle de l’économie mondiale et non pas à une récession un peu plus grave que celles qui l’ont frappé depuis l’affirmation de la mondialisation au début des années 1990. Ce sont cette fois les mécanismes financiers fondamentaux mis en place ces dernières années et, notamment, le recours à la dette publique et aux produits financiers non contrôlés, qui, combinés avec l’intégration mondiale des marchés, l’emploi précaire, l’endettement des ménages, la dérégulation, l’exigence d’une rentabilité boursière parfois exorbitante, la spéculation financière sans limite, l’épuisement des ressources naturelles et le dérèglement climatique, ont conjointement provoqué une crise aux proportions difficiles à enrayer. Pour relancer durablement la croissance en Europe, il faudrait non seulement apurer le surendettement des Etats et des ménages, mais aussi réduire les formidables inégalités sociales et assurer une progression du pouvoir d’achat.

Les mécanismes de « sauvetage » mis en place en Europe pour faire face à la crise de la zone euro dans certains pays, semblent non seulement inefficaces mais, risquent a contrario de déclencher de nouvelles migrations qui vont avoir des répercussions sur le Luxembourg dans des proportions plus significatives que certains lointains conflits. L’absence d’unité et de budget européens a conduit chaque gouvernement à défendre ses intérêts immédiats ou ceux de son système bancaire. L’aggravation du chômage dans certains pays de l’Union européenne, la fin des allocations chômage et d’autres aides sociales dans les pays où elles existent suite à la mise en place de plans d’austérité, favorisera de nouvelles pauvretés et immigrations qui ne pourront qu’accentuer les aspects sociaux de la crise dans les prochaines années. La reprise économique à venir conduira probablement à une croissance lente et au maintien du chômage et de la pauvreté à un niveau élevé.

Dans un contexte de compétitivité économique mondiale, on assiste à une restructuration du marché de l’emploi avec des situations de précarité qui deviennent une donnée structurelle des sociétés modernes. Ce phénomène touche non seulement les jeunes mais aussi d’autres tranches de la population, en particulier les femmes et les immigrés.

Les systèmes de « Welfare » des pays industrialisés, très différents les uns des autres, répondent mal aux défis actuels. Les Traités européens n’accordent que très peu d’importance à la politique sociale, ce qui permet à certainde préconiser une protection sociale réduite au minimum comme nécessaire à une bonne compétitivité de la machine économique. Si la dimension sociale est un élément décisif du processus d’intégration européenne, on ne rencontre que très peu de volonté politique pour faire face aux problèmes existants.

Dans le cadre de l’action de l’Union européenne, le principe même de la libre circulation est, dans certains cas, remis en cause alors qu’une politique de prévention de l’exclusion devrait requérir l’élimination de tous les obstacles s’opposant encore à la libre circulation et au regroupement familial.

La mobilité des travailleurs étrangers est freinée par les obstacles administratifs (documents à présenter pour obtenir le titre de séjour), par une mauvaise information sur les conditions du marché du travail (statistiques, type de qualification requise, législation sociale) et par la diversité des systèmes nationaux de qualification professionnelle et de reconnaissance des diplômes

La position des travailleurs en situation administrative irrégulière, mais également d’autres travailleurs immigrés au statut précaire est le signe d’une Europe qui renonce progressivement à se construire sur les principes de solidarité, d’égalité et de justice sociale en privilégiant les libertés économiques et la compétition. Le Clae tient à rappeler que la Charte européenne des droits fondamentaux ainsi que les droits sociaux et du travail qui s’y rattachent, sont applicables à toute personne qui se trouve sur le territoire de l’Union européenne, indépendamment de son statut de citoyen. L’absence de canaux légaux de migration pour le travail peu qualifié et à bas salaire crée un cercle vicieux de non-droits dans lequel les travailleurs sont victimes d’exploitation, de conditions de travail dangereuses, d’absence de protection sociale. Le Clae s’oppose donc à la politique actuelle d’immigration européenne qui privilégie l’immigration qualifiée au détriment des droits des autres travailleurs immigrés.

Au Luxembourg

Même si la mondialisation et la globalisation induisent dans tous les pays des effets similaires, le marché du travail luxembourgeois apparait toujours attractif. Le pays devra répondre à une reprise, déjà amorcée, de l’immigration en provenance des pays européens ayant d’importantes communautés résidantes au Luxembourg (Portugal, Italie, Espagne, Grèce) mais aussi à des dynamiques migratoires en provenance de l’Europe de l’Est, notamment des Balkans, et d’autres régions du monde.

Un marché du travail fortement influencé par la migration…

Le marché du travail luxembourgeois se caractérise d’une part par un marché intérieur qui a continué de croître à un rythme très important jusqu’en 2009 et, d’autre part, par une augmentation du nombre des demandeurs d’emploi qui atteint en août 2011 le chiffre de 14 574 demandes non satisfaites, soit 6% de la population active. Depuis 1983, l’emploi intérieur n’a fait qu’augmenter. Cette augmentation provient essentiellement d’un apport considérable de travailleurs frontaliers qui occupent environ 45% de l’emploi salarié privé au Luxembourg.

Les restructurations qui ont touché beaucoup d’entreprises du pays ainsi que la forte diminution des créations d’emplois ont principalement affecté les travailleurs frontaliers. La part des nouvelles embauches a également diminué pour les résidents de nationalité étrangère, mais dans une plus faible mesure. Les embauches des Luxembourgeois se maintiennent quant à elles plus ou moins au niveau d’avant crise, grâce avant tout à la hausse des recrutements dans l’administration publique.

D’autres différences peuvent expliquer le fait que les frontaliers et résidents de nationalité étrangère ont subi une baisse plus importante de leur taux d’embauche. Premièrement, ils sont plus jeunes et donc peut-être un peu moins expérimentés. Deuxièmement, la part des hommes est plus importante parmi les frontaliers, alors que les métiers dits masculins ont été proportionnellement plus touchés par le recul des recrutements. Enfin, et il s’agit probablement de la raison principale, les frontaliers et, dans une moindre mesure les immigrés, sont surreprésentés dans les secteurs d’activité enregistrant les baisses d’embauches les plus importantes: l’industrie, la construction, les finances et les services aux entreprises[1].

La répartition des travailleurs selon leur nationalité au sein des entreprises montre que la proportion de salariés de nationalité étrangère et de salariés frontaliers est passée de 70% en 2000 à environ 80% en 2008. Cependant, le rapport « Regards sur la diversité des nationalités au sein des entreprises du Luxembourg » publié en février 2011 par le Statec démontre que les entreprises au Luxembourg ne sont pas aussi diversifiées qu’on pourrait le penser a priori. L’indice de diversité fait apparaître des différences importantes selon les branches considérées. Une entreprise qui n’emploie que des étrangers d’une même nationalité ne sera pas considérée comme une entreprise « diverse », ainsi la branche « santé et action sociale » présente l’indice de diversité moyen le plus élevé tandis que la construction apparaît comme une branche peu diversifiée même si la proportion d’étrangers qui la compose est importante2.

… mais avec des citoyens de nationalité non communautaire dans une situation parfois précaire

Ces dernières années, de nombreuses personnes issues des pays tiers à l’Union européenne se sont installées au Luxembourg à l’instar des autres pays européens. Ils représentent 6% de la population, soit quelque 29.000 personnes. Cette situation a été exploitée par certains secteurs économiques qui ont accentué le phénomène du dumping social et de concurrence déloyale. Les citoyens originaires des pays tiers à l’Union européenne constituent un groupe minoritaire, dont néanmoins la part sur le marché de l’emploi national est en augmentation constante.

Certaines pratiques, notamment dans les secteurs du bâtiment, du nettoyage ou de l’horesca, peuvent être qualifiées « d’esclavage moderne ». Il existe aussi bien des entreprises légalement établies qui utilisent une main-d’œuvre non déclarée avec des salaires ridicules, que des entreprises qui font appel à des entreprises de sous-traitance qui mettent à leur disposition des équipes entières de travailleurs à un prix compétitif puisque inférieur à celui prévu dans les conventions collectives.

Les situations de guerre, de non respect des droits de l’Homme ont fait que le nombre de demandeurs de protection internationale s’est accru aussi au Luxembourg. Leur statut est défini par des conventions internationales et notamment la convention de Genève de 1951 et, depuis peu, par les directives et règlements européens en la matière. Le nombre de demandeurs de protection internationale est resté insignifiant pendant des années. Il a significativement augmenté durant les guerres en ex-Yougoslavie pour diminuer sensiblement pendant quelques années. La levée des visas de certains pays balkaniques a cependant  vu ce chiffre remonter avec force en 2011.

1. L’accès au travail

La loi de 2008 relative à la libre circulation et l’immigration a dressé un cadre général mais insuffisant concernant l’accès à l’emploi des ressortissants européens et des ressortissants des pays-tiers. La loi consacre le droit des citoyens européens et des membres de leur famille à séjourner librement sur le territoire, les dispensant ainsi de l’autorisation de travail ministérielle. Le texte aboli également le système des permis de travail pour les résidents issus de pays tiers et introduit un titre unique, couvrant le séjour et le travail. Le Clae demande une évaluation de l’application de cette loi et dénonce notamment les nombreuses restrictions dans l’accès au travail pour certains titres de séjour (membres de famille d’un résident issu de pays tiers, vie privée).

Le 1er janvier 2009, la loi du 13 mai 2008 portant introduction d’un statut unique pour tous les salariés tant du secteur privé que du secteur public, hormis les fonctionnaires et employés publics, est entrée en vigueur. Le statut unique est une réforme sociale importante revendiquée par les organisations syndicales du pays à laquelle le Clae avait toujours apporté son soutien. Cette mesure permet de supprimer enfin le clivage entre les ouvriers et les employés privés. Pour les salariés, la généralisation de la continuation de la rémunération (Lohnfortzahlung) en cas de maladie et la création d’agences multifonctionnelles au service des assurés constituent un progrès réel.

Le Clae s’oppose à la politique d’immigration choisie, c’est-à-dire privilégiant l’immigration de personnes hautement qualifiées, qui s’impose de plus en plus en Europe. Dans le rapport SOPEMI-OCDE de 2008 sur les perspectives des migrations internationales, on peut lire : « En matière de travail peu qualifié, les besoins demeurent considérables dans les pays de l'OCDE, qu'il s'agisse de la garde des enfants ou des soins aux personnes âgées, de l'hôtellerie-restauration, de la vente au détail, du nettoyage ou de l'entretien. » Cette main-d'œuvre faiblement qualifiée reste également indispensable dans de nombreuses entreprises du secteur primaire regroupant le bâtiment et l'industrie. L'OCDE, étudiant le phénomène en question, prévoit, en effet, une croissance relativement dynamique dans un certain nombre de secteurs d'activité faisant appel à une forte proportion de travailleurs peu qualifiés. Il relève l'impact du vieillissement de la population qui va aboutir à un développement considérable des prestations de soins de longue durée (qui, ajoute-t-il, restent un travail peu valorisé socialement et mal rémunéré)3

C'est justement cette prédominance d'une main-d'œuvre immigrée à faible qualification qui doit orienter les priorités du Clae dans ce domaine. Le Clae sera également attentif à l’accès au marché du travail des demandeurs de protection internationale et des réfugiés reconnus. Nous attirons notamment l’attention sur les contrats ATI (Affectation Temporaire Indemnisée) proposés aux  réfugiés et qui n’aboutissent à aucun emploi.

La loi sur la libre circulation et l’immigration doit garantir, qu’après une année de résidence et de travail légal, les travailleurs puissent disposer d’une autorisation de séjour donnant accès aux différents secteurs d’activités et employeurs. L’attribution et le refus des autorisations doivent être de la compétence d’un organisme indépendant et de composition tripartite pour assurer sa transparence.

L’administration doit informer et prévenir les salariés venus des pays tiers du renouvellement des autorisations de séjour, afin d’éviter des situations aux conséquences néfastes (perte du travail, arrêt des prestations familiales…).

Le Clae demande :

·      la possibilité pour tout ressortissant de pays tiers, quelque soit son titre de séjour, de s’inscrire comme demandeur d’emploi auprès de l’Administration pour le développement de l’emploi (Adem) et de pouvoir ainsi accéder au marché de l’emploi ;

·      que les Ministères et toute autre autorité responsable s’engagent à réduire les délais administratifs qui sont cause de chômage pour beaucoup de ressortissants non communautaires ; toute non-réponse de la part de l’autorité administrative compétente doit, au-delà de trois semaines, valoir comme acceptation ;

·      abroger toutes les mesures protectionnistes introduisant l’exigence de la nationalité pour les professions libérales et du secteur privé ;

·      les autorisations d’occupation temporaire (AOT) délivrées aux demandeurs de protection internationale ou aux bénéficiaires d’un report à l’éloignement ne devraient plus être soumises à l’art. 42 de la loi sur l’immigration ; les AOT devraient être octroyées en quelques jours, délivrées après un maximum de 6 mois de procédure au lieu des 9 mois actuels et ne devraient pas être soumises au principe de la préférence communautaire.

Au niveau européen :

Les directives européennes actuelles (« permis unique », « services »,… ) ne permettent pas à tous les citoyens européens, ressortissants de pays tiers et réfugiés d’avoir pleinement accès, dans l’égalité de droits, au marché de l’emploi. Ces directives permettent d’établir des différences de traitement entre travailleurs qui accentuent leur mise en concurrence. Ces différences ne s’appliquent pas uniquement entre Européens et extra-Européens, mais également entre travailleurs étrangers selon qu’ils soient détachés, saisonniers, étudiants ou résidents. Autant de différences qui ne peuvent que renforcer leur exploitation et leur précarisation.

Le Clae demande :

·      en référence à la directive européenne 2003/109/CE relative au statut des ressortissants de pays tiers résidents de longue durée, qu’aucun État ne puisse restreindre l’égalité de traitement en matière d’accès au travail et à l’éducation pour cette catégorie juridique de personnes ;

·      que chaque résident de longue durée UE soit en mesure de travailler dans un autre pays européen sans qu’il soit de nouveau soumis à une autorisation de travail. Ce droit de résidence et de travail dans les autres Etats membres serait idéalement accordé après un an de séjour dans un pays membre de l’Union ;

·      la révision de la directive européenne sur le détachement des travailleurs, qui permettra aux multinationales de délocaliser des travailleurs de pays tiers au salaire du pays d’origine ; nous demandons que les normes sociales du lieu où l’activité est exercée soient appliquées ;

·      le renforcement du cadre légal pour la protection sociale et professionnelle des travailleurs saisonniers ; la directive sur les migrations circulaires, telle qu’elle est proposée, nous semble inacceptable ;

·      la création d’un observatoire permanent pour rapprocher les demandes et les offres d’emploi y compris pour les ressortissants des pays tiers ;

·      l’égalité de traitement en matière de rémunération, de conditions de travail, de sécurité sociale ainsi que d’allocations.


2. Conditions de travail

Sécurité et santé
La prévention des accidents et des maladies professionnelles devrait impliquer un effort accru des employeurs et des organes de la sécurité sociale. La chambre des salariés a en effet révélé que le nombre d’accidents de travail, notamment dans le domaine de la construction, était plus élevé au Luxembourg que dans les autres pays de l’UE-154. Des contrôles plus stricts des conditions de travail, du respect des dispositions légales et des sanctions plus sévères à l’égard des employeurs défaillants, doivent être mises en œuvre.

Il faut souligner le rôle préventif de la médecine du travail. Les délégués et représentants des travailleurs doivent avoir un accès illimité aux chantiers. Lors d’une déclaration d’accident de travail, le Clae demande que tout travailleur puisse avoir la possibilité de se faire assister dans sa langue.

Le Clae requiert également une application rigoureuse de la loi sur la reconversion professionnelle. Si, pour des raisons de santé, un salarié ne peut plus occuper son poste de travail, mais n’est pas reconnu totalement invalide, il doit pouvoir bénéficier de la pension d’invalidité après avoir perçu pendant une année l’indemnité d’attente. La qualité de travailleur handicapé aux citoyens non-communautaires nés à l’étranger doit être reconnue et la législation actuelle concernant le placement et la rééducation des travailleurs handicapés complétée.

L'Adem devrait mieux tenir compte de l'état de santé des étrangers. Elle devrait aussi y attacher une attention particulière lors de la réinsertion de ces personnes sur le marché de l'emploi.

La reconnaissance du statut de travailleur handicapé des ressortissants de pays tiers ne devrait pas être soumise à l’obligation d’une autorisation de travail.


Réglementation du travail
Pour des secteurs économiques où est essentiellement employée une main d’œuvre étrangère et en particulier dans le secteur Horesca, il est important de tenir compte dans les négociations des conventions collectives de la nécessité de faire bénéficier ces travailleurs d’une protection équivalente à celle des autres catégories professionnelles.

Le Clae demande également une réglementation des contrats atypiques (Contrats de missions intérimaires, CDD...) afin que d’autres discriminations ne viennent pas s’ajouter à celles existantes. Les personnes engagées à travers ce type de contrats se voient souvent refuser un prêt dans une banque ou même un renouvellement du titre de séjour.


3. Formation professionnelle continue

Dans le programme gouvernemental, présenté en juillet 2009, on peut lire « qu' une analyse des besoins en termes de marché de travail et d'intérêt économique du pays devra être menée de concert avec d'autres acteurs concernés (…). L'objectif est d'adapter l'immigration aux besoins de l'économie luxembourgeoise (...). » Le gouvernement ne se prononce donc pas directement sur le niveau de qualification souhaité, l'essentiel étant que l'immigration puisse fournir une main-d'œuvre adaptée aux différentes qualifications demandées. La question des immigrés très qualifiés est abordée lorsque l'accent est mis sur le développement de secteurs de pointe comme les biotechnologies ou les technologies de l'information. Un rapport de la Chambre indique que : « c'est probablement dans ces secteurs que le recours à des experts immigrés devra se faire prioritairement. »

Si l'apport d’une immigration hautement qualifiée est, sans doute, indispensable dans certains secteurs et vitaux pour l'économie et la société, une main-d'œuvre moins qualifiée aura toujours sa place. Au Luxembourg, ce segment du marché du travail est alimenté, pour une bonne part, par l'immigration. Plus fondamentalement, se pose la question de la définition du travail non qualifié et d'une éventuelle sous-estimation des compétences dans certains emplois.

La main-d’œuvre, et les jeunes dont les parents sont venus en migration, constituent une ressource importante pour le Luxembourg. Une bonne qualification professionnelle initiale et une formation continue par la suite, sont essentielles pour le développement des emplois et l’essor économique du Grand-Duché. Le congé de formation pour les salariés désirant parfaire ou améliorer leur formation, la possibilité de suivre une formation professionnelle durant les heures de travail doivent être rendus effectifs. L’introduction d’une formation professionnelle avec des filières francophones complètes s’avère indispensable.

Vu le nombre important de jeunes (plus de 4.000) qui sont contraints à poursuivre leur formation à l’étranger dans les lycées frontaliers (suite à l’adaptation insuffisante de l’école luxembourgeoise), le Congrès invite les Ministères et administrations compétentes à établir des partenariats avec ces écoles pour que les programmes et diplômes obtenus soient compatibles avec le marché de l’emploi luxembourgeois et à s’intéresser aux questions de transport de ces jeunes. 

Il y a lieu de souligner l’importance des cours de langue dès l’arrivée au pays. Il serait important que les instances compétentes soutiennent toutes les associations qui présentent ou des projets sur la formation professionnelle, ou des projets de cours de langues (allemande, française ou luxembourgeoise). Le Clae peut contribuer à la réalisation de ces projets.

La situation actuelle du marché du travail voit le nombre de chômeurs de longue durée augmenter. Les personnes étrangères sont parmi les premières victimes du chômage, et on note qu’un nombre certain de demandeurs d’emploi n’est pas qualifié...

Des cours de formation professionnelle doivent être prévus et élaborés afin de répondre aux besoins et aux caractéristiques personnelles de chaque demandeur d’emploi. Ceci serait une vraie réponse aux réelles difficultés linguistiques des chômeurs et constituerait un accompagnement personnalisé efficace des demandeurs d’emploi.

L'Adem devrait revoir sa politique de réemploi afin de permettre à tous les demandeurs d'emploi de suivre des formations professionnelles adaptées à leurs compétences.


4. Le congé linguistique

Le Clae salue que l’une des exigences formulées lors des précédentes Congrès, la création du Congé Linguistique, a été mise en pratique par les autorités à travers la Loi du 24 octobre 2007 portant création d'un congé individuel de formation. Dans les termes de cette Loi, le congé linguistique est un congé spécial supplémentaire destiné à permettre aux salariés de toutes nationalités (et aux personnes exerçant une activité professionnelle indépendante ou libérale) d’apprendre ou de perfectionner leurs connaissances de la langue. D’après les données du Ministère du Travail, un total de 823 demandes de congé linguistique ont été déposées depuis l'entrée en vigueur de la loi en 2009. A noter que le secteur de la santé et des soins, autrement dit notamment les hôpitaux, est celui où les entreprises encouragent le plus leurs salariés à recourir à ce congé linguistique.

Il semblerait donc que la mesure, en étant positive, nécessiterait quand même certains encouragements et dispositions complémentaires. Afin de ne pas faire des langues un obstacle dans le marché du travail, le Clae propose :

·      la création d’un Groupe de Travail au sein du Ministère du Travail, avec participation des organisations patronales, syndicales et les principales organisations de défense des droits des étrangers afin d’analyser en profondeur l’application de la loi sur le congé linguistique et soumettre, dans les plus brefs délais, des propositions pour une meilleure utilisation ;

·      encourager, grâce notamment à une meilleure information, les entreprises à prévoir des cours de langue (luxembourgeoise, française ou allemande) pendant les heures de travail ;

·      étendre les facilités du congé linguistique aux autres langues officielles du pays (français ou allemand) pendant les heures de travail dans des modalités relatives à l’indemnisation compensatoire ;

·      étendre les modalités du congé linguistique au personnel des institutions européennes en absence, pour l’instant, de cours de luxembourgeois proposés à leur personnel ;

·      il convient également de soutenir les cours de langue luxembourgeoise offerts par des établissements hospitaliers ou des hospices à leur personnel francophone dans le but d’améliorer la qualité des relations entre le personnel et les patients.


5. Egalité de traitement

Si le droit communautaire en matière d’égalité de traitement et de non-discrimination des ressortissants d’un Etat membre a progressivement pénétré les législations nationales, certains milieux ou certaines mentalités ont du mal à admettre et à suivre cette évolution. Qu’en est-il, en particulier, de l’application de l’arrêt de la Cour de Justice Européenne du 2 juillet 1996 concernant l’accès à certains emplois auparavant réservés exclusivement aux nationaux ? La législation actuelle au Luxembourg est encore trop restrictive.

Les résidents issus des pays tiers doivent en outre soumettre leurs qualifications à une procédure de reconnaissance des diplômes. Cette procédure, complexe et souvent restrictive, ne permet bien souvent qu’une reconnaissance partielle des compétences des personnes immigrées. Cette situation est non seulement préjudiciable aux personnes concernées mais également à l’ensemble de l’économie luxembourgeoise. 

Un sondage réalisé au Printemps 2011 pour l'Olai par l'Observatoire des Discriminations6 montre dans les réponses au questionnaire des avis très tranchés à l’égard des objectifs qu’il convient d’atteindre prioritairement en termes d'égalité de traitement. Les structures consultées se positionnent très majoritairement en faveur de la « valorisation des compétences professionnelles et techniques acquises à l’étranger », citée par plus de la moitié des répondants comme un objectif prioritaire, la «promotion de l’égalité dans l’emploi » et la « promotion du principe de l’égalité de traitement dans les entreprises ». Ces trois objectifs se rejoignent dans la mesure où ils constituent des étapes essentielles dans l’accès, puis dans l’égalité de traitement dans le domaine de l’emploi.

Les résultats de ce sondage suggèrent au Clae :

·      d’une part, l’importance de la formation professionnelle des étrangers afin de favoriser l’accès à l’emploi, notamment pour les chômeurs, et d’améliorer les chances d’accéder à un emploi qualifié ; la formation professionnelle est donc évoquée comme un levier  susceptible de favoriser l’accès et l’égalité de traitement dans le domaine de l’emploi ;

·      d’autre part, l’importance de la formation des différents acteurs professionnels (entreprises et fonction publique) à l’insertion socio-professionnelle des résidents issus des pays tiers ;
·      d’établir une procédure transparente de reconnaissance des diplômes, qui permette à chacun, quelque soit sa nationalité et le pays où il a entrepris ses études de faire reconnaître partiellement ou intégralement son diplôme ; en cas de reconnaissance partielle, il serait opportun de mettre en place des formations passerelles permettant la reconnaissance intégrale des diplômes ;

·      la structure du marché de l’emploi du Grand-Duché, caractérisée par une grande diversité culturelle et linguistique, est une véritable valeur ajoutée pour les entreprises, car elle  représente un réel enrichissement de leurs relations envers les clients, les investisseurs et leur personnel ; c’est grâce à la diversité de son personnel que l’entreprise va être mieux armée pour se maintenir, voire s’imposer sur les marchés de plus en plus complexes et  concurrentiels.


6. L'accès à la fonction publique

Le réservoir des travailleurs frontaliers crée une situation où une pénurie quantitative de main-d’œuvre dans le secteur privé luxembourgeois ne s'est pas manifestée jusqu'ici. Les conditions avantageuses en terme de salaire et de protection sociale des emplois au Luxembourg restent attractives pour les salariés de nationalité étrangère. Par contre, le secteur public où le recrutement privilégie encore les citoyens luxembourgeois pourrait être confronté rapidement au vieillissement de ses effectifs et à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Avec l’adoption de la Loi du 18 décembre 2009 sur l’accès des citoyens de l’Union européenne à la fonction publique, le législateur vise une ouverture générale de la fonction publique tout en réservant aux ressortissants nationaux l’accès aux postes impliquant une participation à l’exercice de la puissance publique. Il maintient l’exigence de la connaissance des trois langues officielles du pays: le luxembourgeois, le français et l’allemand.

Les postes réservés aux citoyens de nationalité luxembourgeoise ont été fixés par le Règlement grand-ducal du 12 mai 2010 déterminant les emplois dans les administrations de l’Etat et les établissements publics comportant une participation directe ou indirecte à l’exercice de la puissance publique et aux fonctions qui ont pour objet la sauvegarde des intérêts généraux.

Avec la publication du règlement grand-ducal, nous pouvons mesurer concrètement la volonté du gouvernement à ouvrir la fonction publique aux citoyens de l’Union européenne par la liste des postes réservés dans la fonction publique luxembourgeois. Alors que le secteur privé recrute du personnel compétent sans pour autant exiger expréssement les trois langues, l’attitude restrictive de la fonction publique restreint son champ de recrutement et risque de la priver de compétences indispensables pour son fonctionnement : encourager les compétences linguistiques diverses est une chose, en faire un obstacle au bon fonctionnement du service public en est une autre.

Le Conseil de gouvernement a approuvé le 30 juillet 2010 un projet de règlement grand-ducal déterminant les emplois dans les administrations communales, syndicats de communes et établissements publics placés sous la surveillance des communes qui comportent une participation, directe ou indirecte, à l’exercice de la puissance publique et aux fonctions qui ont pour objet la sauvegarde des intérêts généraux de l’État.

Les exigences linguistiques doivent être adaptées aux postes de travail respectifs et ne doivent pas différer des compétences demandées aux nationaux. Le recrutement du personnel aux compétences indispensables ne doit pas être freiné par la maîtrise des trois langues du pays.
L’application sans restriction de la directive européenne 2003/109/CE relative au  statut des ressortissants de pays tiers résidents de longue durée. À ce titre, chaque résident de longue durée devrait pouvoir accéder à l’ensemble des métiers de la fonction publique



7. Les droits des travailleurs frontaliers

En juillet 2010, le parlement luxembourgeois a voté une loi visant à modifier les dispositions légales en matière de bourse et de prêts pour études supérieures. Cette loi modifie également certaines dispositions relatives aux prestations familiales. En effet, depuis le mois d’octobre 2010 les familles ne touchent plus l’allocation familiale, l’allocation de rentrée scolaire et le boni pour les enfants qui ont terminé leurs études secondaires et qui s’inscrivent dans un cycle d’études supérieures. Les montants de ces prestations familiales ont été incorporés dans le montant des aides financières pour études supérieures. Des prestations familiales dues selon la réglementation communautaire à tous les travailleurs, y compris  frontaliers, ont tout simplement été camouflées en bourse pour études supérieures. En effet, comme les aides financières pour études supérieures sont conditionnées au fait d’être résident au Grand-Duché de Luxembourg, les salariés frontaliers allemands, belges, français, mais également luxembourgeois et autres ainsi que les salariés immigrés dont les enfants sont restés au pays d’origine sont exclus de cette mesure. Or, toutes ces catégories de salariés payent des impôts et des cotisations sociales au Luxembourg au même titre que les salariés résidents. Les organisations syndicales luxembourgeoises ainsi que le Clae sont d’avis que cette loi est profondément discriminatoire et contraire au droit communautaire. Depuis l’entrée en vigueur de cette loi le 1er octobre 2010, les ménages de travailleurs frontaliers subissent des pertes de revenu considérables.

Le Clae s'associe pleinement à la plainte déposée par les organisations syndicales auprès de la Commission européenne pour non respect à l'égalité de traitement entre travailleurs résidants et travailleurs frontaliers.


8. Les résidents de nationalité d’un pays tiers et la sécurité sociale

Le Clae revendique une extension intégrale du champ d’application du règlement CEE 1408/71 relatif à l'application des régimes de sécurité sociale aux travailleurs salariés, aux travailleurs non salariés et aux membres de leur famille qui se déplacent à l'intérieur de la Communauté en direction des ressortissants des pays tiers. Le Clae demande une extension intégrale aux ressortissants des pays tiers. C’est également un instrument pour éviter que les personnes ressortissantes de tel ou tel régime de sécurité sociale des Etats membres ne perdent leurs droits lors d’un éventuel déplacement intra-communautaire.

Si la base juridique existe pour l’extension du règlement 1408/71 aux citoyens des pays tiers dans le droit communautaire, l’article 51 du traité peut être intégré soit par d’autres dispositions du traité, soit par la jurisprudence de la Cour de Justice de l’Union européenne (libre prestation des services, emploi des travailleurs extra-communautaires, chômage et coordination effective des régimes nationaux de sécurité sociale).

Permettre, pour les membres de famille ascendants non-pensionnés, la co-assurance avec le regroupant, qu’ils soient ressortissants européen ou extra-européens.

Les accords bilatéraux en matière de sécurité sociale avec les pays d’origine des immigrés doivent être révisés, en particulier celui avec le Cap-Vert, afin de les adapter aux nouvelles réalités, et plus spécifiquement de tenir compte des périodes d’assurance et permettre le paiement d’allocations familiales raisonnables.

En matière d’invalidité et de reclassement professionnel, nous considérons qu’il faudra créer une commission distincte du Contrôle Médical chargée d’analyser de façon indépendante les demandes d’invalidité.

L’indemnité d’attente prévue par la loi doit être limitée dans le temps (une année maximum) et reconduite en pension d’invalidité définitive. Les assurés qui ont une carrière mixte (les frontaliers et les immigrés) sont obligés de pointer toutes les 3 semaines à l’Adem sans pouvoir bénéficier des cotisations faites dans d’autres pays que le Luxembourg. En plus, ils sont obligés de rester au Grand-Duché sans même pouvoir bénéficier d’une période de congés pendant des années.

Le Luxembourg pourrait accorder, après une année d’indemnité d’attente, la pension d’invalidité et leur permettre le retour dans leur pays de résidence ou dans leur pays d’origine. De cette façon, le Luxembourg éviterait de payer le revenu minimum garanti (RMG) à tous ceux qui ont une indemnité d’attente inférieure à ce revenu.



9. La syndicalisation des salariés de nationalité étrangère

Au Luxembourg, 41% des salariés sont affiliés à une organisation syndicale6, ce qui place le Luxembourg parmi les pays avec un plus fort taux de syndicalisation. Néanmoins, des différences entre taux d'affiliation des travailleurs luxembourgeois (53%) et Portugais (35%), Belges (28%), Allemands (23%) ou Français (19%) persistent. Il faut aussi noter que le taux de syndicalisation est très élevé dans les branches d'activité à faible présence d’étrangers: administration publique (63%), transport (61%) ou éducation (60%) et beaucoup plus faible dans les branches à forte présence de travailleurs étrangers: Horesca (24%), Commerce (25%) ou Construction (39%).

Il serait nécessaire d’établir un partenariat plus proactif entre le Clae et les syndicats, notamment l'OGBL et le LCGB qui fonctionnent avec des Commissions ou Section spécifiques pour les travailleurs immigrés et qui ont été, depuis toujours, des partenaires incontournables du Clae et du monde associatif des étrangers ou issu de l’immigration dans toutes les actions en faveur de l'égalité de traitement.

Un tel partenariat devrait promouvoir la syndicalisation des travailleurs étrangers comme un atout dans leur processus d’inscription dans une citoyenneté active qui peut permettre une plus grande cohésion sociale.


10. Les résidents de nationalité étrangère et la création d'entreprises

Comme le reconnaît la Chambre de Commerce du Luxembourg7, l’évolution démographique et économique des dernières décennies a profondément renforcé le poids des personnes de nationalité étrangère, tant résidents que frontaliers, dans la création de richesse du pays, sans que cela ne se soit traduit par une participation accrue à la prise de décision. Les citoyens de nationalité étrangère sont également devenus les principaux créateurs d'entreprises et renforcent jour après jour leur poids dans l'économie du pays. En 2009, 73% des créateurs d'entreprises n’avaient pas la nationalité luxembourgeoise8.

Le développement des entreprises luxembourgeoises doit s’opérer dans un cadre propice, c’est-à-dire débarrassé des lenteurs qui empêchent les réactions face aux défis de la globalisation et de l’intégration des marchés. Les entreprises les plus créatrices de richesse et d’emplois sont pour la plupart des PME, qui sont de loin les plus nombreuses au Grand-Duché. Pour autant et jusqu’alors, le cadre réglementaire luxembourgeois ne permettait pas toujours un développement optimal de ces dernières, en particulier eu égard à leurs difficultés à «s’arrimer» aux marchés communautaires et internationaux, ce qui cause aussi des problèmes aux résidents de nationalité étrangère.

La réglementation gouvernant l’accès et l’exercice des activités économiques indépendantes, dont le droit d’établissement, est inadaptée au contexte concurrentiel intra-communautaire et les procédures en matière d’exercice sont trop lourdes et trop longues. Il faut donc mettre en œuvre une réforme substantielle du droit d’établissement basée sur une suppression de certaines exigences en matière de qualifications professionnelles qui peut bénéficier aux entrepreneurs de nationalité étrangère. Une telle réforme devrait s’inscrire dans la logique du think small first et de la simplification administrative, permettant le lancement d’une entreprise dans un laps de temps réduit au maximum.

De manière générale, il revient au Gouvernement de renforcer les efforts publics en direction de la simplification administrative, de la réduction des entraves administratives qui grèvent l’esprit d’entreprise et constituent indubitablement un coût pour les entreprises et un frein à la compétitivité nationale.


11. L'employabilité des travailleurs âgés issus de l’immigration

Le déséquilibre croissant entre retraités et actifs occupés pourrait être partiellement compensé par une politique vigoureuse de maintien et de retour dans l’emploi des femmes et des travailleurs de plus de 50 ans, qui sont des catégories sous-représentées dans la population active au Luxembourg. Le Luxembourg est, en effet, un pays où l’on quitte tôt le marché du travail: l’âge effectif moyen de sortie de la population active au cours de la période 1997-2002 est estimé à 59.8 ans pour les hommes et pour les femmes. Cet âge est parmi les plus faibles des pays de l’OCDE et le pays devrait encourager un départ en retraite plus tardif. 

L’apprentissage tout au long de la vie est décisif pour maintenir plus longtemps dans l’emploi les personnes de plus de 50 ans. Le recours à la formation a trop souvent un rôle défensif et curatif, comme une protection du risque de perte d’emploi ou de chômage en fin de carrière, plutôt qu’offensif et préventif pour permettre une mobilité ascendante tout au long de la carrière. Une pièce maîtresse de ce dispositif est sans doute l’encouragement à la validation des acquis de l’expérience (VAE), tel que l’a recommandé l’OCDE. L’accord récent des partenaires sociaux pour améliorer l’accès individuel à la formation continue est également un pas dans la bonne direction.

Les actions suivantes sont préconisées et peuvent être soutenues par le Clae :

·      Rendre l’Adem attentif aux besoins des seniors. L’Adem devrait concentrer plus d’efforts sur leurs besoins. Une évaluation de l’aide à l’embauche des travailleurs âgés et des chômeurs de longue durée est nécessaire. Former des conseillers pour aider les travailleurs en fin de carrière semble une voie prometteuse, de même que promouvoir les compétences spécifiques des travailleurs âgés.

·      Encourager la formation professionnelle dans les entreprises. Il est crucial d’augmenter la participation de tous les travailleurs, jeunes et seniors, à des formations professionnelles de qualité afin de renforcer l’employabilité tout au long de la vie active. Cela supposerait que les entreprises offrent davantage de formation. Si ces formations procurent aux salariés des qualifications reconnues et valorisées sur le marché du travail, ces derniers seront d’autant plus motivés à les suivre et à les cofinancer. L’implication financière des travailleurs à leurs propres formations pourrait être encouragée par des incitations fiscales.


[1] Cahiers du CEPS/INSTEAD 

L’impact de la crise économique sur l’emploi au Luxembourg' Jacques Brosius


http:
/www.statistiques.public.lu/catalogue-publications/cahiers-CEPS/2011/08-crise-emploi.pdf2 Regards 4/2011 STATEC (Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg)
http://www.statistiques.public.lu/catalogue-publications/regards/2011/PDF-4-2011.pdf
3 Economie et Statistique, Immigrés: haro sur les moins qualifiés?, Jean Langers, http://www.statistiques.public.lu/catalogue-publications/economie-statistiques/2010/47-2010.pdf

4 Econews 8/2011

6 Regards 12/2011, STATEC (Institut national de la statistique et des études économiques du Luxembourg),
http://www.statistiques.public.lu/catalogue-publications/regards/2011/PDF-12-2011.pdf7

Rapport Annuel de la Chambre de Commerce de Luxembourg 2009, http://www.cc.lu/docdownload.php?id=3442

8 http://www.cc.lu/docdownload.php?id=1714

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