Présentation Retour de Babel à Shanghai

Présentation Retour de Babel à Shanghai au Musée National d’Histoire du Luxembourg.

Madame la Ministre de la Culture,

je suis très heureux que Retour de Babel entre enfin au Musée national d’Histoire. Enfin disons que je suis plutôt heureux de pouvoir vous parler du projet Retour de Babel à Shanghai dans les murs du Musée National d’Histoire. Parfois nous aimerions aller aussi vite que la musique.


Pour ceux qui auront vu le projet d’exposition et le livre Retour de Babel, vous savez combien nous avons insisté pour souligner que l’histoire des migrations devrait figurer dans les enseignements d’histoire et de littératures des écoles et surtout s’inscrire dans le patrimoine de ce pays. Cette histoire des migrations de plus de deux siècles mériterait de figurer dans les murs où nous nous trouvons. Elle en a toute la légitimité. Toutes les familles qui ont bien voulu apparaître dans ce projet ont accepté de nous confier leurs itinéraires, leurs mémoires familiales, et la manière pour elles de s’inscrire dans une citoyenneté est un don fait au pays. Cette mémoire, cette histoire auraient toute leur place dans le patrimoine matériel et immatériel de la nation.

Le projet de Retour de Babel est aussi de considérer les migrations dans leur ensemble. Il est très dangereux de séparer émigration et immigration. Valoriser ou mythifier l’une au détriment de l’autre est un risque un de discriminations. Emigrations et immigrations sont l’histoire d’une même médaille. L’une ne peux se comprendre sans l’autre.

Pour ce film qui est présenté actuellement à Shanghai, nous avons retenu 8 familles car la demande était de produire un document digital d’une dizaine de minutes. C’est un choix qui fut difficile mais les problématiques principales de Retour de Babel sont résumées dans ce court-métrage. Nous avons essayé d’expliquer pour un public chinois ce qu’était le mythe de Babel et les causes principales du départ des personnes qui migrent. Viennent ensuite les diverses manières de s’inscrire dans un pays, ce que nous pouvons appeler la citoyenneté et notre définition d’une Commune Humanité.

Je ne vais pas entrer dans les détails de la réalisation de ce film mais nous avons souhaité travailler sur l’histoire des langues et des écritures, sur les calligraphies pour qu’elles se croisent et donnent à voir dans un même mouvement l’être et la lettre, le verbe et la mythologie, la migration et l’inscription citoyenne. Entre mythe et épopée, le pissenlit est la métaphore qui permet de relier les histoires individuelles et collectives entre le pays de départ et le pays d’accueil comme un symbole de l’inter-relation.

Le pissenlit est aussi appelé dent de lion. Lorsque les temps se crispent, il est peut-être préférable de choisir la dent de lion comme symbole d’une terre du métissage des cultures plutôt que de le voir sortir ses griffes.

Je voudrai remercier ici les personnes qui auront contribuées à l’existence de ce film et en particulier Laurent Grass de l’agence Lola, Steve Gerges de l’agence Remédia et Marc Schreiner qui se sont engagés, je dis bien engagé dans ce projet, au sens camusien du terme, et qui auront permis de constituer une équipe interdisciplinaire et internationale pour ce film. Calligraphe Taiwannaise et calligraphe parisien, traductrice allemande du français vers l’anglais, équipe de montage du Luxembourg-Belqique-France, dessinateur Belge, musicien Luxembourgeois de Bruxelles, graphistes portugais du Luxembourg aux références germaniques, etc. C’est donc une histoire et un film du Luxembourg.

RJP / jeudi 22 juillet 2010.

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