La caravelle du Luxembourg-monde
Lorsque les lumières se sont éteintes, la nuit du 15 au 16 mars, sur la 26e édition du Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté, la fatigue marquait nos corps, fourbus. Mais un vague sourire flottait sur nos lèvres. Certes, nous étions exténués, mais ce 26e festival, de l’avis, de tous – membres du Comité Exécutif, bénévoles, salariés du CLAE services, visiteurs – fut l’un des plus réussis de ces vingt-cinq dernières années. Le programme était au préalable alléchant : deux beaux concerts pour égayer les soirées, des groupes folkloriques venus de loin ou de moins loin colorer la scènes les après-midi, un Salon du livre et des cultures étoffé grâce à un subside du Fonds européen d’intégration qui a vu des rencontres exceptionnelles, la réitération des activités dédiées aux lycéens, de nouvelles animations pour enfants, des documentaires particulièrement intéressants,…
Mais beau programme ne veut pas dire succès si le public n’est pas au rendez-vous, si les associations ne se mobilisent pas, si l’esprit de convivialité et de solidarité qui porte le festival depuis ses débuts fait défaut. Et plus que jamais ces paramètres aléatoires ont fusionné.
Le festival est désormais une immense caravelle, qui fait non plus route vers un nouveau monde, mais voyage dans ce Luxembourg-monde qu’est devenu notre pays. Une caravelle où les cultures se rencontrent, se mêlent, s’opposent parfois, se métissent souvent.
Une caravelle. Immense. Nous sommes loin du temps de la place Guillaume où quelques stands entouraient les cuisines du festival. L’intérêt pour notre manifestation peut se résumer en quelques chiffres : soixante-dix écrivains présents, tous porteurs de l’une des cultures représentées au festival, environ 3000 livres vendus, près de 250 stands, cent fois plus de visiteurs. De plus en plus d’invités étrangers louent notre initiative, des articles sont parus non seulement dans la presse luxembourgeoise, mais aussi belge, française, allemande, grecque, bosniaque,… et des blogs du monde entier font désormais référence au festival.
Loin des clichés de « Luxembourg, capitale financière de l’Europe », le Festival concourre à donner une autre image du pays, une image à visage humain, une image plus proche des gens et de la réalité qu’ils vivent au quotidien. Nous sommes fiers de cela, fiers que de plus en plus d’ambassadeurs et d’invités de marque foulent les allées du festival et légitiment ainsi le travail fourni par les associations issues de l’immigration tout au long de l’année.
Bien sûr, chaque médaille a son revers. Un tel succès pose des soucis d’organisation, mais aussi financiers. Mais gageons que les pouvoirs publics, les sponsors privés, reconnaîtront l’importance sociale, politique et culturelle de cette manifestation. Gageons que notre caravelle, d’ici notre trentième anniversaire, embarque des personnes, des cultures, des rencontres toujours plus nombreuses.
Le festival ne serait pas ce qu’il est sans vous. Nous vous remercions pour votre présence en tant que public, pour votre participation dans un stand et nous remercions avant tout les nombreux bénévoles qui nous ont aidé à réaliser cet événement. Nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous les 19, 20 et 21 mars 2010 pour le 27e Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté, qui, nous l’espérons, renverra à nouveau une belle image de notre « pays arc-en-ciel ».
Kristel Pairoux
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