Discours d’ouverture - 34e Festival des migrations, des cultures et de la citoyenneté
34e Festival des migrations, des cultures et
de la citoyenneté
4 mars 2017- LuxExpo - Luxembourg Kirchberg
Discours d’ouverture
Altesses Royales,
Monsieur le Président de la Chambre des Députés,
Madame le Ministre de la Famille et de
l’Intégration,
Madame la Bourgmestre de la ville de Luxembourg,
Excellences,
Mesdames, Messieurs,
J’ai le grand plaisir d’ouvrir
aujourd’hui la 34e édition du Festival des migrations, des cultures
et de la citoyenneté, avec la satisfaction de voir que depuis le premier
festival, organisé principalement pour revendiquer des droits égaux entre
citoyens luxembourgeois et de nationalité étrangère, ces droits se sont
rapprochés.
Cette année est une année
électorale, celle des élections communales, élections auxquelles chacun d’entre
nous, sous réserve de résider au Luxembourg depuis cinq ans, peut non seulement
exprimer son choix, mais également se présenter. Nous avons l’intime
conviction, au CLAE, que nous nous devons de nous saisir de ce droit, de cette
chance de faire acte de citoyenneté. S’inscrire sur les listes électorales,
voter aux élections communales, c’est donner un sens supplémentaire à notre
présence ici, au Luxembourg. Nous vous invitons à vous inscrire sur les listes
électorales, jusqu’au 13 juillet. Ces élections sont importantes, car la
commune définit directement notre cadre de vie.
Les conditions pour obtenir la
nationalité luxembourgeoise ont également été assouplies. La nouvelle législation en la matière entrera en vigueur le 1er
avril. Elle abaisse notamment la durée de résidence et introduit le droit de
sol, signifiant ainsi une importante reconnaissance des enfants qui sont nés et
ont grandit dans notre pays.
Nous
pouvons cependant regretter certains discours qui ont entouré les débats sur le
projet de loi, notamment concernant la langue et la perte de l’identité
luxembourgeoise. Nous restons convaincus que les personnes qui acquièrent la
nationalité expriment un réel désir de s’inscrire dans ce pays qui est aussi
devenu le leur. Elles viennent ainsi enrichir les multiples références d’une
identité luxembourgeoise toujours en mouvement.
Cette identité en mouvement, c’est la vision
que nous défendons, depuis des décennies, avec le Festival, avec le Salon du
livre et des cultures, avec Artsmanif, avec l’ensemble des associations qui
composent le CLAE. Nous aimons à montrer la richesse du métissage culturel, témoigner
d’un Luxembourg qui est monde.
Mais le monde, depuis plus d’une
vingtaine d’années, est marqué par des ruptures économiques, par des inégalités
croissantes, pat un désenchantement à la fois individuel et collectif. Nous
aimerions tant avoir la recette magique pour contrer cette logique d’exclusion,
cette perte de repères qui se traduisent par la peur de l’autre et le repli sur
une identité rassurante.
Nous n’en avons malheureusement
pas, mais espérons,
avec ce Festival, avec tous les projets dont le monde associatif est porteur,
inviter à la rencontre, au partage de l’individualité de chacun, nous espérons
rappeler que l’autre n’est pas si différent, que nous participons tous d’une
commune humanité et que l’essentiel est là, dans ces valeurs humanistes que
nous aimons défendre. L’avenir nous paraîtrait moins incertain si nous le
construisions ensemble.
Nous
avons interrogé hier, lors d’un débat, le principe de solidarité européen,
notamment sur l’accueil des personnes espérant trouver refuge en Europe. Depuis
le début de l’année 2015, de nombreuses personnes qui fuient leur pays, le plus
souvent des pays en proie à la guerre civile ou aux troubles, comme la Syrie,
l’Afghanistan, l’Irak, l’Erythrée… tentent de trouver refuge, sécurité, en
Europe et au Luxembourg, notre pays qui a su se montrer solidaire et
hospitalier. Après ce premier accueil, nous devons tout faire, à présent, pour
que ces personnes puissent s’inscrire rapidement et durablement dans notre
société.
Les
questions de l’insertion professionnelle des bénéficiaires de protection
internationale et du logement – pour ces derniers et pour l’ensemble de la
société - restent problématiques. Les résoudre sera un travail de longue
haleine et nous invitons les différents ministères concernés, les entreprises,
les communes, la société civile à collaborer pour que leur parcours soit le
plus serein possible. Les associations de soutien et de valorisation des
personnes demandeuses de protection internationales ont été nombreuses à se
créer et font d’ailleurs un travail formidable.
Nous
invitons également les autorités à ne pas se désinvestir de cet élan de
solidarité, mais aussi à ne pas soutenir, ni acter une quelconque vision
binaire de l’immigration. Etendre la durée maximale de rétention pour les
familles ne nous semble pas positif. D’autres solutions existent. De même, le
Luxembourg doit-il vraiment se doter d’une nouvelle « structure
retour » en surcroît du Centre de rétention ?
Enfin,
les retours de personnes vers l’Afghanistan nous préoccupent. Nous ne pensons
pas que ce pays, en proie aux conflits depuis des décennies, qui voit le retour
de plus en plus marqué des Talibans ait sa place dans la liste que l’on dit des
pays sûrs. Nous demandons au Gouvernement de revenir sur cette position.
Altesse royales,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais terminer ce discours en remerciant toutes
les personnes sans lesquelles ce festival ne pourrait s’organiser : les
associations et leurs nombreux bénévoles, les militants et salariés qui
s’engagent au Clae depuis de nombreuses années, parfois depuis le premier
festival.
Nous voudrions également remercier le Ministère de
la Famille et de l’Intégration et en particulier l’Office luxembourgeois de
l’accueil et de l’intégration ainsi que le Ministère de la Culture, le
Ministère de l’Economie, et plus particulièrement la direction générale du
tourisme, la Direction de l’immigration du Ministère des affaires étrangères.
Plus qu’une aide financière, c’est la reconnaissance des cultures présentes au
Luxembourg que vous valorisez.
Une autre reconnaissance nous vient d’un pays
voisin. Le Festival a en effet été choisi, au même titre que les Francofolies
de Montréal ou le Salon du livre de Francfort, comme une étape du Grand Tour de
la francophonie 2017.
Merci à la Ville de Luxembourg pour son soutien financier
et les différents services de la Ville pour leur collaboration et à la LuxExpo
pour son accueil. Je remercie également les quelques sponsors, la Banque
européenne d’investissement, la Spuerkeess et d’autres, qui nous aident
financièrement à réussir cette manifestation.
Je vous convie, après les allocutions de Monsieur
Mars di Bartolomeo, Président de la Chambre des Députés, de Madame Corinne
Cahen, Ministre de la Famille et de l’Intégration et de Madame Lydie Polfer, Bourgmestre
de la ville de Luxembourg, au vin d’honneur offert par la Ville de Luxembourg
et par le Clae qui se tiendra au bar juste derrière vous.
Nous accompagnerons ensuite LL.AA.RR. pour une
visite des stands. Nous vous invitons, tout au long de ce week-end, à la
rencontre, à la découverte, que ce soit au travers une lecture, un spectacle, la
musique, la gastronomie ou la vie associative, qui sont autant de passerelles
pour appréhender la diversité culturelle de notre pays, où se dessine notre
histoire partagée.
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