Festa de l'Unita de Esch/Alzette
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« La Festa dell’Unita reste toujours la fête des valeurs traditionnelles de gauche. »
Les
29 et 30 septembre se déroulera la 41e édition de la Festa dell’Unità de Esch-sur-Alzette. Roberto Serra, secrétaire du
Circolo Partito Democratico Lussemburgo, revient pour Horizon sur ce rendez-vous incontournable de la Gauche
italienne.
La Festa dell’Unità en
Italie, c’est un peu la Fête de l’Humanité en France ?
Roberto Serra : Oui et non. Oui, parce que la Festa dell’Unità était, à l’origine, la fête du
Parti communiste italien, tout comme la Fête de l’Humanité est celle du Parti
communiste français. C’était le rendez-vous privilégié de la Gauche italienne.
D’ailleurs, l’Unità était aussi le nom du journal du Parti communiste italien. Aujourd’hui, ce
n’est plus le Parti communiste, lequel a pratiquement disparu, qui organise la Festa dell’Unità, mais le Partito Democratico.
C’est un parti qui s’est constitué il y a quatre ans et qui rassemble les
principales forces de centre gauche. Ce changement a fait que la Festa dell’Unità est devenue Festa Democratica. Seules, quelques éditions locales tiennent à garder l’appellation
d’origine, comme c’est le cas de notre fête à Esch-sur-Alzette.
De l’Italie au Luxembourg, comment s’est-elle
installée à Esch-sur-Alzette ?
Roberto Serra : L’immigration italienne au Luxembourg durant la première moitié du 20e
siècle était principalement une immigration ouvrière. Des ouvriers et mineurs
ont ouvert, au Luxembourg, une section du Parti communiste italien. Il faut
savoir que durant des décennies, les Italiens déclarés ouvertement communistes
étaient fortement discriminés par les autorités luxembourgeoises. Cette
discrimination a doucement disparu dans les années soixante, d’une part en
raison du processus d’intégration et d’autre part en raison de l’évolution
démocratique des institutions luxembourgeoises. La première Festa dell’Unità au Luxembourg a eu lieu à
Esch-sur-Alzette en 1971. Cette fête ouverte à tous était une sorte de «
revanche démocratique » de nos compatriotes. Le lieu ne pouvait être
qu’Esch-sur-Alzette, une ville fortement ouvrière avec une immigration
italienne extrèmement présente dans tout le sud du pays ainsi que dans la
région frontalière française. Je tiens à souligner avec fierté que la Festa dell’Unità de Esch-sur-Alzette est l’unique
édition qui se déroule hors de l’Italie. Le mérite en revient aux amis,
camarades italiens du Luxembourg qui ont tenu obstinément, tout au long de ces
quarante années, à organiser cet événement pour dire les idéaux et valeurs de
gauche.
Comment a-t-elle évolué ?
Roberto Serra : Nous avons bien sûr subi le déclin du Parti Communiste, mais la Festa de l’Unità reste toujours la Fête des valeurs
traditionnelles de gauche : solidarité sociale, justice sociale, paix, égalité
des chances. Tout comme en Italie, c’est une section luxembourgeoise du Partito
Democratico qui maintient aujourd’hui l’organisation de cet événement. Tout en
restant ancré à gauche, il nous semble important de dépasser les clivages
politiques et d’apporter notre contribution aux débats de société qui nous
concernent tous. Les valeurs que nous défendons vont bien au-delà des partis
politiques. C’est la raison pour laquelle, nous bénéficions du patronage de la
Ville de Esch-sur-Alzette et de la présence de l’Ambassade d’Italie à
l’ouverture officielle.
Je voudrais également souligner le soutien de l’OGB-L qui est co-organisateur de la Festa dell’Unità depuis plusieurs années. La
présence de l’OGB-L est une évidence si l’on sait l’importance de l’engagement
syndical allant de pair avec l’engagement politique, dans le mouvement ouvrier
italien. Cette année, nous rendrons hommage à la mémoire de John Castegnaro, un
ami qui a toujours compris notre engagement. C’est une immense perte pour la
communauté italienne au Luxembourg.
Quels seront les temps forts, cette année ?
Roberto Serra : La Festa est un événement qui réunit convivialité et
réflexion politique sur des thèmes d’actualité. La convivialité est apportée
par les spécialités culinaires, les stands, la musique. L’actualité politique
est traditionnellement abordée par un temps fort le dimanche matin. Cette
année, nous avons prévu, à 10h30, une table ronde sur « Le rôle de la gauche
face à la crise économique globale » avec la participation de Alex Bodry
(LSAP), Jean-Claude Reding (OGBL), Claude Turmes (Déi Greng), Frank Jost (Déi
Lenk), Sandro Gozi (Partito Democratico).
Propos recueillis par Claudine ScherrerParu dans Horizon n°114 (septembre 2012)
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